Me voici de retour de mon petit séjour à l'extérieur qui m'a fait un grand bien. Le premier soir nous avons dormi chez notre fille, elle nous a reçu à souper et nous avons passé de bons moments. Le lendemain nous sommes partis pour nous rendre chez le frère de mon mari, nous y sommes demeurés 2 jours. Encore une fois de bons moments passés avec eux et nous étions tous heureux de nous revoir.
Mais avant de nous rendre dans la famille j'ai d'abord vu le plasticien. Je suis déçue de cette rencontre car des changements sont survenus au sujet de l'opération. L'infirmière m'a fait entrer dans le bureau, m'a fait vêtir une jaquette que je devais revêtir avec l'ouverture sur le devant afin que le chirurgien puisse l'ouvrir sans que je doive la retirer pour bien voir mon sein à opérer ainsi que la cicatrice de la mastectomie pour la reconstruction.
Il me dit en entrant un beau bonjour et il ajoute que nous nous sommes vus en mai dernier. Il demande pourquoi je le revois après seulement 2 mois. Je lui ai dit que je le revoyais dans le but de me faire expliquer en détail la reconstruction.
Voici le résumé de cette consultation :
Dans mon cas, la chirurgie avec l'expandeur n'est pas possible car je n'ai pas assez de peau. L'autre solution de chirurgie offerte pour reconstruire mon sein: Il lui faudrait prendre de la peau sur mon abdomen et pas un peu de peau mais beaucoup de peau. Il devrait m'inciser l'abdomen du côté gauche jusqu'au côté droit, ensuite faire une torsion avec le muscle pour le diriger dans un tunnel qui serait fait pendant la chirurgie et qui se rendrait jusqu'à ma cicatrice pour y envoyer du gras.
Je lui dit que lors de ma dernière visite, l'infirmière m'avait expliquée qu'une petite incision serait faite à l'abdomen et non pas une immense incision. Il me répond du tac au tac que ce n'est pas l'infirmière qui est chirurgien mais bien lui et que lui seul peut m'expliquer cette chirurgie qu'il pratiquerait.
Je lui dis que mon thorax est encore très douloureux et ce trois ans après la mastectomie et je lui demande si mon thorax deviendrait plus douloureux suite à la reconstruction. Il ne peut me dire si ce sera la même douleur par la suite ou si elle sera amplifiée par la chirurgie. Que la douleur que j'ai présentement ne se résorbera pas et que la douleur peut être similaire à celle que j'ai en ce moment ou pire encore. Pas une patiente ne réagit de la même façon suite à une chirurgie et ça je le comprends très bien.
Ma décision n'a pas été longue à prendre, je refuse la reconstruction parce que prélever de la graisse de mon abdomen, me faire inciser de droite à gauche ne me réjouit pas du tout. Je souffre déjà suffisamment en ce moment et je ne veux pas empirer mon état. Il me confirme que c'est une grosse chirurgie évidemment.
Pour ce qui est de la réduction mammaire, du nouveau est survenu. Il m'annonce que je ne pourrai pas subir la diminution mammaire parce que je n'ai pas 250 grammes de graisse à retirer de mon sein et que l'assurance-maladie ne couvrira pas les frais pour cette raison. Qu'il devrait m'enlever trop de peau pour que la chirurgie soit couverte par l'assurance-maladie ce qui veut dire (250 grammes) et que je n'ai pas 250 grammes à enlever.
S'il devait m'enlever tout ça, je perdrais mon mamelon, je n'aurais pratiquement plus de sein car il enlèverait trop de graisse et de grande chance que je perdrais la sensibilité de mon sein. J'ai déjà un sein en moins, je ne veux pas d'un sein qui n'aura plus de mamelon. Je lui exprime ma déception et j'ajoute que dans les chirurgies qui sont reliées à un cancer du sein, en général on couvre les frais. Il me dit qu'il s'informera à la régie de l'assurance-maladie afin de voir avec eux si on ne peut que prélever le gras nécessaire (moins de 250 grammes) pour me redonner un sein moins volumineux dans le but de me procurer une plus petite prothèse pour mon confort de tous les jours.
Pourtant lors de ma rencontre en mai dernier, tout était convenu qu'il me mettrait sur la liste d'attente pour ma chirurgie, (j'ai même reçu la lettre confirmant que je suis déjà sur cette liste)qu'il n'y aurait pas de problème à me faire accepter par la régie de l'assurance-maladie parce que c'est une chirurgie qui à rapport avec un cancer du sein, etc....Et aujourd'hui il regarde mon sein et me dit qu'il ne pourra pas prélever 250 grammes parce que je lui en voudrais par la suite de m'avoir prélevé trop de peau pour me retrouver avec presque plus de sein.
J'attends maintenant la réponse du chirurgien afin de savoir si je serai acceptée par l'assurance-maladie pour subir cette diminution. J'avoue que je n'ai pas trop de chance, il arrive toujours un événement pour me décevoir depuis que je suis malade.
Je renonce à la reconstruction sans trop de déception, je n'ai pas le goût de subir cette importante chirurgie douloureuse qui mutilera mon abdomen. Comme je ne sais pas combien de temps je vivrai, n'est t'il pas préférable de vivre les années qu'il me reste sans trop de douleur? Je n'ai pas la chance d'être en rémission et un jour mon cancer se généralisera. Je préfère vivre dans le moins de douleur possible et de vivre avec un seul sein. Je vis bien sans cet autre sein et il en sera ainsi.