Une journée très humide aujourd'hui, je n'ai pas du tout envie de bouger, la chaleur est écrasante. Je ne sais pas si pour vous la chaleur vous empêche de faire quoi que ce soit et même de ne pas avoir d'appétit. Pour ce qui est de moi, la chaleur est invalidante et mon appétit est très diminué lors de ces grandes chaleurs. J'en profite donc pour publier des articles dans la fraîcheur de mon bureau, bien installée dans ma chaise avec les ventilateurs qui fonctionnent à la vitesse turbo.
J'espère que vous avez aimé la publication des photos de mes plates-bandes et de mes jardinières d'annuelles. C'est tout un travail de s'en occuper, mais un travail que j'adore. Je crois que j'aurais pu si je n'avais pas été malade me spécialiser dans ce domaine que j'affectionne particulièrement. J'aurais aimé ce genre de travail qui m'aurait rendue très heureuse. Il est important de se lever le matin en ayant le goût de se rendre au boulot et ce n'est malheureusement pas le cas pour tout le monde. Rien de pire que de détester son travail et de s'y rendre à reculons lorsque nous savons que nous le ferons sur une longue période de notre vie. Il est possible de se recycler et de changer carrément le domaine dans lequel nous travaillons et plusieurs l'ont fait, rien n'est impossible.
J'ai pratiquement été secrétaire pendant toutes les années que j'ai travaillé. Dans les dernières années des conflits interpersonnels ce sont produits et j'ai du prendre une grande décision, celle de continuer et en devenir malade ou de tout laisser tomber. Après avoir subit pendant quelques années ces problèmes au travail, j'ai choisi après un long congé de maladie de 7 mois de prendre une année sans solde pour réfléchir à mon avenir. La décision n'a pas été facile à prendre. Évidemment on s'interroge toujours sur le budget qui sera moindre avec une personne en moins qui rapporte un salaire. Nous en avons discuté mon mari et moi et nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait que je démissionne, c'était ma santé avant tout.
J'ai eu la chance que mon congé sans solde soit rentable parce que mon médecin m'avait remis un papier médical qui m'interdisait de retourner dans cet environnement malsain. L'assurance chômage, a donc autorisé que je sois admissible à recevoir des prestations d'assurance chômage à mon grand soulagement.
Après avoir reçu de l'assurance chômage pendant presque un an, je ne recevais plus aucun revenu par la suite et cette période a été difficile. Je me suis retroussée les manches et j'ai pris des décisions afin de pouvoir me recycler dans un autre domaine. L'assurance chômage m'offrait des rencontres avec une technicienne en travail qui m'aidait afin que je puisse voir avec elle dans quel domaine je pourrais me diriger. C'était un travail sur moi qui m'a fait prendre conscience que je n'étais pas une moins que rien après avoir vécu avec deux patronnes et un patron du harcèlement psychologique et du rabaissement qui me dégradait. J'ai beaucoup apprécié ces rencontres qui ce sont échelonnées sur six mois à raison d'une fois par semaine. Ces rencontres ont été bénéfiques parce que j'ai compris et surtout appris que je n'avais pas à subir ce que j'ai vécu sans jamais lever le ton. Je me refermais et j'encaissais sans me défendre.
Je n'avais plus confiance en moi et la peur de revivre ces moments difficiles me hantait. J'en ai même fait une dépression et je crois que tout cela a fait en sorte que j'ai eu un cancer un an et 9 mois après avoir démissionné. Tout ce stress que j'avais accumulé de 1998 à 2005 a été nocif pour ma santé psychologique et physique. Aujourd'hui j'en paie le prix avec ce cancer qui a été diagnostiqué en janvier 2009. Je ne voulais plus être secrétaire et le goût d'être dans le domaine de l'esthétique m'avait toujours intéressée. Je me suis rendue à un salon sur l'esthétique qui avait lieu à Montréal et c'est à ce moment que j'ai découvert ce que je voulais vraiment. Je ne voulais pas suivre un cours qui durerait plus d'un an, ce qui voulait dire une autre année sans revenu. Après avoir visité plusieurs kiosques sur le métier de technicienne en pose d'ongles, j'ai choisi mon école et l'aventure a débuté.
Ce cours était tout de même assez dispendieux, mais j'étais prête à tenter cette expérience parce que je me voyais bien dans ce domaine. De plus, ce cours me donnait la possibilité d'être travailleuse autonome, ce qui voulait dire plus de patron. C'est moi qui décidait de mon horaire de travail, du prix demandé pour une pose d'ongles, un manucure, etc...
Comme j'affectionne Montréal, j'étais heureuse de m'y rendre à toutes les semaines. Triste de quitter mon mari mais heureuse de suivre mon cours. J'ai vécu chez une amie le temps des cours, et j'avais la chance qu'elle n'habite pas très loin de l'école. Je me retrouvais citadine dans la circulation matinale de Montréal pour me rendre à mes cours. J'ai appris encore une fois à me faire confiance en conduisant dans cette grande ville. Jamais je n'aurais pu le faire auparavant.
Malgré tout ce que j'ai vécu avec cette épreuve au travail et par la suite le cancer, j'ai réalisé que j'ai du faire un très long parcours pour en arriver à être la femme positive que je suis devenue. On dit que les épreuves de la vie font en sorte de nous faire évoluer et grandir et c'est ce qui m'est arrivée. Bien sûr, j'aimerais avoir la santé pour continuer sur la route que je m'étais tracée dans un nouveau travail, de pouvoir m'épanouir en pratiquant le métier que j'aimais, de m'être bâtie une clientèle fidèle, et d'avoir davantage confiance en moi. Si je 'avais pas eu l'ablation de mon sein et le curage axillaire qui hypothèque mon bras et mes douleurs au bas du dos, je pourais encore le pratiquer. La vie en a voulu autrement pour moi et je me rends compte que je suis fière de la femme que je suis devenue.
Si vous vivez des difficultés au travail, prenez le temps de bien réfléchir et d'envisager toutes les possibilités qui peuvent s'offrir à vous afin de quitter définitivement ce milieu malsain qui ne peut que vous détruire.