Ma petite Maggy (notre petit chienne de la race des shitsus) que nous avons eu le plaisir d'avoir avec nous à l'âge de 8 semaines, a eu 16 ans le 3 décembre. Elle est malheureusement maintenant aveugle à 98%. Elle réussit à entrevoir difficilement un biscuit si je le place à quelques centimètres d’elle. Si elle décide de se déplacer un peu plus loin, et que le biscuit n'est plus dans son champ de vision, elle ne le voit plus. Comme si ce n'était pas suffisant d'être aveugle, notre petite puce est sourde et incontinente. Je dois mettre un piqué par terre pour qu’elle puisse uriner dessus. À mon grand étonnement malgré son âge avancé, elle a appris rapidement parce qu'elle fait tous ses pipis sur ses piqués. Je fais des lavages très souvent depuis qu'elle est incontinente. Je la laisse dormir au sous-sol la nuit, et lorsque je sais qu'elle a uriné sur ses piqués, je la monte à l'étage avec nous.
Lorsqu'elle marche dans la maison sur le plancher en bois et sur la céramique dans la cuisine, elle se retrouve à chaque fois sur son petit derrière pauvre petite. Les planchers sont trop glissants pour elle maintenant. Elle n’arrête pas pour autant de marcher, elle se relève et elle recommence à se promener, elle marche beaucoup dans une journée. Je me demande où elle prend son énergie à son âge. Lorsqu'elle mange, (parce qu'elle n'a jamais perdu l'appétit) ses pattes glissent, et elle se retrouve avec les deux pattes de devant dans son plat. Je dois la remettre dans la bonne position pour qu'elle puisse terminer de manger. Elle réussit à le faire seule aussi si je ne suis pas près d'elle. Je place maintenant son plat sur un petit tapis, ça l'aide à moins glisser pour être en mesure de se nourrir sans trop de difficulté.
J'ai vécu beaucoup d’anxiété dernièrement dans l'attente de mes résultats d'examens et malheureusement mon anxiété ne me quitte pas. Avoir à prendre la décision de faire euthanasier ma petite puce c'est très difficile. Nous l'aimons tellement, nous l'avons amené partout avec nous si on décidait d'aller passer une fin de semaine en visite. Elle était adorable, nous ne l'entendions pas en voiture, elle dormait dès le départ et elle se réveillait à notre arrivée. Ça ne dérangeait pas les gens qu'elle soit avec nous, tous la trouvait adorable. Elle a eu une belle vie avec nous et elle nous a rendu heureux.Elle nous manquera terriblement. Je ne cesse pas un instant de penser qu'il faut que je pose le geste pour son bien car elle est rendue au bout de sa route. Je réfléchis depuis un bon moment déjà et je n'arrive toujours pas à me décider. C’est de l’égoïsme de ma part, parce que vouloir la garder avec nous dans sa condition actuelle, c'est totalement égoïste, elle n'a pas une bien bonne qualité de vie.
Mon mari me dit qu'elle souffre et moi je ne trouve pas qu'elle souffre autant qu'il le prétend. L'an dernier nous l'avons amenée chez le vétérinaire pour un problème avec son estomac. Elle a eu ce problème deux fois en 1 an, pratiquement à la même date l'année précédente. Le vétérinaire lui avait prescrit des antibiotiques et un autre médicament à prendre une fois par jour. Le traitement a duré une semaine et elle s’est rétablie rapidement.
À sa dernière visite à la clinique, la vétérinaire a fait un examen physique et elle a détecté une grosseur à une tétine. Elle nous a demandé d’y porter attention afin de vérifier si ça grossissait. Jusqu'à présent, ça ne semble pas avoir changé, la masse semble stable. Cependant, je remarque depuis quelques semaines qu'elle se plaint en soirée lorsqu'elle tente de trouver une position confortable pour dormir dans son petit lit. Cette masse est près de sa patte gauche et lorsqu'elle se couche sur le côté, le frottement de la masse sur sa patte la rend inconfortable. J’applique une compresse humide que j'ai préalablement mouillée à l'eau chaude sur sa tétine douloureuse, et ça semble la soulager parce qu'elle n'émet plus par la suite de petits gémissements.
Je suis allée à la clinique vétérinaire lui acheter un peu de nourriture sèche. Je ne voulais pas acheter un gros sac comme je l'ai toujours fait parce qu'elle n'aurait pas le temps de tout manger si je décide de la faire euthanasier.. Ils ont voulu m'accommoder en me vendant une plus petite quantité. J'ai alors profité du moment que j'étais présente à la clinique pour demander à la technicienne si on ressentait le bon moment pour procéder à l'euthanasie et elle m'a répondue que nous ne sommes jamais prêts. J'ai versé beaucoup de larmes, la technicienne est venue me rejoindre. Elle a déposé sa main sur mon épaule pour me consoler avec sa voix douce. Je lui ai dit que je voulais être présente lorsque la vétérinaire procéderait. Elle m'a dit de me respecter dans cela et si c'est trop difficile, de sortir si ça devient insupportable de la voir rendre son dernier souffle. J'ai aussi demandé si elle souffrirait, sa réponse a été que c'est l'intraveineuse qui leur fait mal et qu'après, elle commencera à s'endormir et quelques minutes après, elle fera un arrêt cardio-respiratoire et ce sera terminé.
Que j'en ai versé des larmes, et imaginez, mon chien n'était pas avec moi, je prenais simplement des informations. Elle m'a aussi dit qu'elle ressentira mon anxiété, et ça je le crois parce qu'hier je l'ai prise dans mes bras, je lui donnais des bisous sur la tête, je lui disais que je l'aimais et je pleurais comme un bébé. Elle a sans doute ressenti mes émotions qui étaient à fleur de peau, car elle est venue appuyer sa petite tête sur ma poitrine. Juste d'écrire ces dernières phrases et j'ai les yeux qui coulent, je pleure encore une fois de plus.
Nous devons pour en revenir à ce moment pénible, prendre la décision pour au plus tard samedi si nous nous rendons pour Noël chez le frère de mon conjoint justement parce que nous ne pouvons pas l'amener. Si c'est trop difficile pour moi de la faire euthanasier samedi, parce que je ressens de la pression qui s'ajoute de la part de mon conjoint, je le ferai ultérieurement.
En attendant, je vis des moments très difficiles. J'anticipais ce moment depuis un an environ, parce qu'on constatait qu'elle vieillissait, qu'elle ne voyait plus aussi bien et qu'elle entendait moins. Mon mari est prêt à procéder, mais il me respecte dans tout cela. Il faut que je pense à elle et non à moi, parce que c'est elle qui vit ses changements drastiques, moi je n'ai qu'à nettoyer ses dégâts et à continuer à lui donner de l'amour. Mais le plus beau cadeau que je puisse lui faire, est de la laisser partir.