Je suis allée faire ma prise de sang aujourd'hui au département d'oncologie. Normalement le trajet entre la maison et l'hôpital prend 5 minutes et aujourd'hui j'ai mis 55 minutes pour m'y rendre. La circulation était bloquée parce qu'on faisait des travaux d'asphaltage, il faisait très chaud dans la voiture et ma patience avait des limites.
Enfin arrivée je me présente au département, le personnel est toujours accueillant et on m'a fait ma prise de sang rapidement. J'aurai le résultat demain à savoir si je peux recevoir mon traitement mercredi. Lorsque j'ai eu terminé je devais aller voir la secrétaire pour qu'elle me remette des papiers pour le laboratoire.
L'oncologue était présent, c'était sa journée de clinique, et un homme attendait dans la salle d'attente avec son fils d'une vingtaine d'années. Lorsque la secrétaire lui a dit que le médecin pouvait le recevoir, car il n'avait pas de rendez-vous, j'ai compris qu'il allait demander des nouvelles car l'oncologue en le voyant leur a dit bonjour et tout de suite il a ajouté: votre femme ne va pas bien, ça progresse.
Je suis devenue toute molle et je me disais, ouff que ça doit être pénible d'entendre une nouvelle pareille. Et je sais qu'un jour, ça sera mon tour de me faire dire que ça progresse. Lorsque j'ai entendu cela, j'ai eu peur, oui très peur, ça fait réfléchir surtout en ayant le cancer et en sachant très bien, car l'oncologue me l'a dit il y a un an...ça se généralisera. Cette nouvelle a été pour moi assez bizarre, je ne réalisais pas, c'est comme si on m'avait dit, dans quelques jours tu pars sur la lune.
Une nouvelle comme le monsieur a reçu aujourd'hui je l'ai eu il y a eu un an en mai et croyez-moi, ça fesse. Une nouvelle de ce genre nous ne sommes pas prêts à entendre cela et j'avais trouvé que l'annonce était directe. Mon oncologue ne passe pas par 4 chemins pour nous annoncer une mauvaise nouvelle, il est très direct et je n'aime pas trop sa façon de faire. Et je m'imagine cet homme et son fils aujourd'hui qui ont reçu une telle nouvelle, je compatis avec eux, car les semaines qui viennent seront tristes et pénibles pour cette famille.
Je me sens bizarre depuis quelques jours. Est-ce l'arrêt de l'Effexor Je me sens plus fatiguée, je dormirais tout le temps et je dors. En fin d'après-midi je ne peux plus tenir mes yeux ouverts et je m'étends afin de dormir un peu pour retrouver de l'énergie, mais je dois dire que la fatigue est quand même présente au réveil. Et je n'ai pas parlé de douleur encore, la douleur empire, je prends maintenant des calmants qui heureusement me soulage. Mais avoir mal 24h/24 devient pénible sur toute la ligne, mon humeur s'en ressent, je suis impatiente, agressive car toujours souffrir gruge toutes mes énergies.
Ça fait maintenant 10 jours que je prends Cymbalta et je sais qu'il faut entre 2 à 4 semaines avant de ressentir les bienfaits. J'ai demandé à la pharmacienne si je pouvais le prendre au souper plutôt qu'au déjeuner afin de voir si la somnolence diurne disparaîtra.
De plus, ça ne fait peut-être pas assez longtemps pour constater les bienfaits que Cymbalta peut avoir sur la douleur. Je vais le prendre pendant 4 semaines et si aucune amélioration et que la fatigue persiste je reprendrai Effexor. Jusqu'à présent, Cymbalta n'a pas fait de miracle pour ma douleur, je dois prendre 2 à 3 calmants par jour pour endurer ma douleur. Je n'ai plus de qualité de vie à avoir si mal.
Je ne réalise pas ma faiblesse osseuse car j'aime faire des choses dans la maison, j'aime bougé, je n'aime pas rester là à ne rien faire, je me sens inutile et pour me sentir en vie j'ai besoin d'accomplir des tâches. Mais j'abuse et je sais que ce n'est pas la meilleure solution. Mais le fait de bouger me fait me sentir en vie et ''normale'' pas hypothéquée comme je le suis.
Mon mari souffre intérieurement de me voir souffrir et je n'ai pas besoin de lui dire que je souffre, il le voit très bien lorsque je me relève du divan ou lorsque je me penche et que j'ai de la difficulté à me relever, il le voit que j'en arrache. La douleur me rend le caractère maussade et lui de me voir ainsi, il garde tout son stress intérieurement et il est impatient, et des accrochages ont lieu et ce n'est pas le climat souhaité. Ça m'attriste, mais tous les deux nous souffrons à notre façon. Ce n'est réellement pas facile pour un couple de passer au travers de cette épreuve.
Je voudrais vivre le temps qu'il me reste à vivre et je ne sais combien de temps, cela peut être 10 ans - 5 ans - 1 an on ne le sait pas, mais chose sûre je veux les vivre dans l'amour.
Il faut dialoguer et j'ai tenté de le faire ce soir, mais il ne veut pas entendre que peut-être il ne me reste pas beaucoup d'année, et ce que je veux lui faire comprendre c'est que: si il m'en reste 1 an - 5 ans ou 10 ans, je veux les vivre dans l'amour et le bonheur.
La photo du coucher du soleil a été prise en octobre à 37,000 pieds d'altitude, c'est un bonheur d'avoir pu prendre cette photo. La vie est remplie de simples petits bonheurs qu'il faut savourer chaque jour avec l'être que l'on aime.
Dans la situation actuelle où je me trouve, c'est encourageant selon l'oncologue, la seule chose qui me rend si fatiguée, je voudrais bien la connaître et je voudrais aussi que la douleur m'oublie pour plusieurs mois. Une demande légitime qui m'aiderait énormément à reprendre ma vie en main.