Mon désir de continuer à écrire sur le blog est amplifié depuis le départ de Lucie. Elle y a été présente 2 mois et elle m'a apportée beaucoup et je crois que je lui ai apporté beaucoup aussi. Avant de décider de publier un blog, j'errais un peu partout sur le net afin de trouver des femmes qui traversaient la même épreuve que moi et j'ai trouvé un site et je l'ai fréquenté plusieurs mois et j'ai même continué par la suite pendant plusieurs mois. Elles m'ont supportée et j'ai beaucoup apprécié. Je me sentais moins seule et comprise.
Et c'est pourquoi maintenant je désire encore apporter le soutien que j'ai reçu et créer des liens afin d'aider et surtout de soutenir moralement. Il est difficile de perdre une de nos amies et peut-être que j'en perdrai d'autres tout comme moi je peux à mon tour vous quitter. Personne ne le sait. Lucie n'a pas pu venir nous informer de son état et heureusement que son mari a pu nous écrire. Je souhaite que si cela m'arrive d'être en mesure de venir vous faire mes adieux pour ne pas que vous vous demandiez où je suis passée. Je souhaite à n'avoir jamais à vous annoncer une nouvelle pareille, mais il faut en tenir compte, pour l'instant je vais bien, mais demain est un autre jour. Je peux aussi perdre la vie en d'autres circonstances, personne ne le sait.
Nous avons des cancers différents qui se traitent différemment et chaque traitement est unique à la personne et à son cancer. Nous ne pouvons pas comparer nos cancers ni le temps de survie de chacune. Lucie avait un cancer hormonaux-dépendants tout comme mon cancer, et elle n'a pas reçu les mêmes traitements, chaque cas est particulier et unique. Lorsque je pleurais hier soir mon mari me disait : Ne te mets pas en tête de mourir, tu es en vie et tu vas bien malgré ta souffrance. Je ne me mettais pas en tête de mourir, j'avais trop de peine.
Mais comment ne pas penser qu'un jour ça m'arrivera peut-être d'avoir des métastases ailleurs, sur le foie, au cerveau, aux poumons comme l'oncologue m'a préparée parce que je lui posais la question. On ne peut pas ne pas y penser et lorsqu'on voit qu'une d'entre nous va moins bien, nous avons peur pour elle et pour nous également car nous savons toutes que le cancer joue de vilains et mauvais tours, il est hypocrite.
Je n'aime pas les hypocrites et je suis obligée de me battre contre cet intrus qui lui est très hypocrite. Mais j'ai décidé de lui tenir tête et lorsque France a une idée dans la tête elle ne l'a pas dans les pieds. Tenez-lui tête vous aussi pour que l'on reste encore plusieurs plusieurs années ensemble.
Il faut continuer à s'encourager, à parler de divers sujets qui ne sont pas tous reliés au cancer pour justement oublier un peu. Il faut profiter de tout ce qui passe, de savourer chaque instant, c'est ça l'important.
Bonne chance à vous toutes, merci Lucie d'avoir partagé des moments avec nous, merci à vous toutes d'être là, bisous!