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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 22:36

Bonsoir tout le monde. Nous sommes samedi le 29 août 2009, je suis seule car mon mari travaille ce soir jusqu'à 23h.  Mon souper cuit doucement, au menu crevettes aux fines herbes (ail) pâte au pesto, et vin blanc accompagné de ma délicieuse salade d'épinards que vous pouvez retrouver dans le coin cuisine et recette. (prenez le temps de visiter la communauté cuisine et recette, vous vous en lècherez les doigts)

J'aime parfois ce petit moment de tranquillité car mon mari aime souper plus tôt et moi j'adore prendre mon temps et manger plus tard. J'en profite donc, même si ça me désole qu'il soit obligé d'aller gagner des sous car moi je ne gagne plus aucun salaire depuis mon cancer du sein. Je ne travaillerai plus jamais car mon cancer ne se guérit pas comme vous le savez, il a atteint mes os. Je profite de chaque instant que la vie m'offre pour savourer à plein la vie.

Je me sens responsable de tout cela, car si j'avais la santé, je pourrais comme je l'ai toujours fait, gagner ma croûte.

Comment ne pas se sentir coupable de ne plus apporter de sous au foyer quand nous l'avons toujours fait. Ce n'est pas facile croyez-moi. Je ne suis pas une femme dépendante financièrement et j'avoue que maintenant, j'accepte difficilement de dépendre de mon mari.

On se questionne, on rage, et on se dit pourquoi tout cela arrive. Y a t'il vraiment une réponse à tout cela???? La vie est injuste, mais y a t'il justice sur cette terre. Non la seule justice qui existe est naître et mourir.

Vous trouverez sans doute que je suis déprimée ce soir en vous écrivant tout ceci, ce n'est pas de la déprime en tant que tel, mais de la désolation, de la rage, de me sentir impuissante à faire tout ce que je faisais auparavant (avant cette maladie qui empoisonne ma vie). Je suis tout de même sereine, mais je ne vous cache pas que je me sens triste souvent, triste de voir que mon mari a dû après un an de retraite à 53 ans retourner travailler pour subvenir aux besoins financiers, triste de savoir qu'il est anxieux face à ma maladie, triste que ma fille unique se sente concernée par ce cancer du sein qui lui fait terriblement peur. Pourquoi dites-moi cela nous arrive t-il? Avons-nous réellement fait quelque chose qui fait en sorte qu'on nous accable de cette maladie? Pourquoi y a t-il autant de cancer? Pourquoi certaines personnes s'en sorte et d'autres pas? Comment réagir face à tout cela?

Que de questions me direz-vous, mais justement nous nous les posons ces questions. Mais nous n'avons pas de réponse. Je ne suis pas une mauvaise personne et je ne mérite pas cette maladie plus que n'importe qui d'autres.

Alors pourquoi se poser tant de questions? La réponse la détenez-vous? Moi non je ne la détiens aucunement.

Mais, la maladie a fait de moi une autre personne, une personne qui encaisse coups après coups les mauvaises nouvelles et qui se relève à chaque fois. Je me bats pour ma vie, je veux vivre auprès des miens le plus longtemps possible, et je tiens le coup.

Physiquement je vais bien car je n'ai pas de traitement de chimio intensive qui me rende malade, je fonctionne à peu près normalement, excepté avec mon bras du côté de la mastectomie qui me fait souffrir chaque jour.  Je fais en sorte de remédier à cette douleur en étant ponctuelle à mes rendez-vous de drainage lymphatique, la personne qui me donne ces traitements est formidable, humaine, douce, et elle me calme et me fait un bien énorme. Je fais aussi une fois par semaine de la physiothérapie afin de remettre en place mes muscles qui ont été traumatisés par cette chirurgie. J'en viendrai à bout car j'ai une tête dure et je veux le plus possible refaire les activités que je faisais avant cette maladie.

 

Il est certain qu'avec une fracture au niveau de la colonne en D7, je devrai faire une croix sur des activités que j'adorais pratiquer, comme la motoneige, ah ça, c'est pénible car mon mari et moi adorions partir l'hiver en randonnée, l'hiver passait tellement rapidement avec cette activité, nous étions tellement heureux. Mais nous devrons faire une croix sur cette activité. Les vibrations de la motoneige, peuvent augmenter la fracture au point de me paralyser définitivement, et comme je veux vivre le plus longtemps possible et être capable de bouger, nous n'avons pas le choix de se défaire de notre motoneige. J'ai suggéré à mon mari d'en faire malgré que moi je ne puisse pas, et il m'a répondu:  Non, tu adores ça autant que moi, pas question que j'en fasse sans toi.

Cette maladie (le cancer) fait en sorte de ne pas chambouler seulement ma vie, mais la vie de mon entourage, et cela est difficile à accepter. Nous devons revoir nos priorités et composer avec. C'est injuste, carrément injuste.  Nous aimions aussi faire du vélo, mais voilà que cette activité m'est interdite aussi. Je me questionne de ce que sera ma vie autant en hiver qu'en été, car je ne peux plus pratiquer les activités que j'aimais tant.

Beaucoup ne réalise pas combien cette maladie peut changer une vie du tout au tout. Et ce soir je me défoule le coeur en vous disant que je trouve ma famille distante, ma soeur a eu un cancer du sein 1 mois avant moi, elle vient de terminer ses traitements. Mais heureusement pour elle, aucune métastases, elle s'en sortira je crois car elle est positive. Ma mère, ne m'appelle pas souvent, ma soeur est sa préférée, et pour elle ma soeur est prioritaire. Moi même si on sait que ma condition ne m'apportera aucune rémission, pour ma mère ma petite soeur restera toujours sa préférée.

De toute façon cela a toujours été ainsi, je le sais depuis ma tendre enfance que ma soeur était la préférée de ma mère. Moi j'étais la préférée de mon papa qui n'est malheureusement plus sur cette terre. Il ne supporterait pas de voir ses 2 filles atteintes du cancer. Il est d'ailleurs décédé d'un cancer du poumon en 1999. Je lui parle souvent, et je lui demande de m'aider à continuer sur cette voie, le positif qui fait en sorte que je réussis à vivre chaque jour tout de même dans le positif.  Je ne me sens tellement pas malade que c'est difficile à croire que je suis atteinte si sérieusement, mais je poursuis ma route, et je continue de fonctionner dans ma vie de tous les jours le plus normalement possible.

Je vous dis en toute sincérité, continuez à vous battre, car tant que vous ne vous sentirez pas malade, vous pourrez faire des projets, et continuer à vivre normalement.

Vivez chaque jour, profitez de tout ce qui passe, dites à vos proches que vous les aimez.

ps:  cette maladie m'a rendue positive et je sélectionne les personnes avec qui je suis bien.

Un gros merci à Nallie, une fidèle lectrice de mon blog qui m'encourage chaque jour par ses  emails et ses commentaires sur mon blog.

Bisous à vous.





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commentaires

N
bonjour france<br /> merci pour ton message <br /> tu sais moi aussi j ai encore beaucoup de colere et je crois qu elle ne me quittera jamais<br /> au début je me demandais ce que j avais fait pour avoir cette maladie<br /> je suis passée par plusieurs phases<br /> je me suis meme demandée si ce n etait pas moi qui me l avait provoqué<br /> un jour je me suis dit que je suis passée au mauvais endroit au mauvais moment<br /> et que l on ma laché cette "intrus"sur ma tete!<br /> je pense toujours pourquoi tu n es pas sous chimio?<br /> tu es en pleine forme tant mieux continue de positiver et de te faire de bons petits plats <br /> pour le travail cela n est pas de ta faute<br /> tu as déja bien assez a porter cette maladie sur tes épaules ne culpabilise pas<br /> prend soin de toi<br /> tu es plus forte que cette"intrus"<br /> je pense bien a toi<br /> bisous nallie.
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  • bfrance
  • Je suis une femme de 60 ans, née au Québec le 7 décembre 1956. Je suis mariée et mère d'une fille de 37 ans. 

Mon cancer a été diagnostiqué en janvier 2009. Je continue d'aimer la vie, je la vois différemment maintenant mais je suis positive et je trouve toujours la vie belle.
  • Je suis une femme de 60 ans, née au Québec le 7 décembre 1956. Je suis mariée et mère d'une fille de 37 ans. Mon cancer a été diagnostiqué en janvier 2009. Je continue d'aimer la vie, je la vois différemment maintenant mais je suis positive et je trouve toujours la vie belle.

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