Quelles sont vos peurs depuis le début de la maladie?
La peur de ne pas guérir
La peur de se faire opérer
La peur du curage des ganglions
( le curage des ganglions est très désagréable, notre bras est très ankilosé après la chirurgie, et nous devons nous taper des tas d'exercices pour retrouver notre mobilité et ce, à chaque jour).
La peur du diagnostic qui nous rend anxieuse pendant des semaines
La peur de perdre un sein
La peur d'avoir le cancer ailleurs
La peur des traitements qui approchent après la chirurgie.
La peur de perdre ses cheveux
La peur de la récidive
Nous appréhendons toutes ces peurs, car elles sont présentes et légitimes.
La peur est un tout qui englobe toutes nos anxiétés. Mais avoir peur c'est normal. C'est l'inconnu pour chacune d'entre nous.
Au courant de notre vie, nous sommes confrontés à différentes peurs qui nous bloquent. La peur est différente pour chacun et tout dépend de la façon que l'on gère la situation.
Après le choc du diagnostic, c'est comme si nous n'étions pas présentes dans le bureau de l'oncologue. lorsque nous l'apprenons. Nous oublions beaucoup ce qui a été dit dans la bureau, et beaucoup de réactions découlent du diagnostic. Nous ne sommes pas certaine d'avoir tout bien assimilé.
Personnellement je n'ai pas pleuré et je lui ai dit que je m'y attendais, chacune vit cela de manière différente. Je n'ai pas pleuré mon cancer.
Par la suite on s'enferme dans sa coquille pour quelques jours, voir des semaines et à chaque réveil je me disais: tu viens de rêver, c'est un cauchemar, ce n'est pas à moi que ça arrive.
Et les vapeurs du réveil s'estompent et on réalise que c'est bien la réalité, notre réalité. Avoir un cancer demande beaucoup de temps en rendez-vous, en examen, le cancer est présent dans notre vie pendant plusieurs mois, et des années. Je n'utilisais jamais un agenda, maintenant oui car j'ai énormément de rendez-vous et je dois les noter.
Le cancer est une bataille difficile, mais au fil du temps, on se bat, car on désire vivre et nous sommes prêtes à tout pour y arriver.
Il faut ne pas avoir peur de poser les bonnes questions au spécialiste qui vous traite, vous êtes en droit de savoir ce qui vous attends. Au début ce n'est pas facile de poser les bonnes questions, c'est pourquoi je vous suggère d'apporter avec vous des notes prises avant votre visite à l'oncologue ou votre médecin de famille afin de ne rien oublier.
Nous le savons toutes, les spécialistes sont débordés et ils accordent à chacune d'entre nous un temps rendez-vous et il faut prendre le temps de poser les questions pendant que nous sommes dans le bureau.
Je l'ai fait et je continue de le faire. Mes petites oreilles ne retiennent pas tout ce qui est dit dans le bureau, c'est pourquoi j'aime être toujours accompagnée de mon mari.
Ne vous en faites pas, le cancer est bombe qui nous tombe dessus et lorsque nous avons assimiler le choc, il faut faire face et nos craintes s'estompent au fil du temps, on reprend conscience de ce qui nous arrive et on lutte.
N'ayez pas peur d'en parler à des gens proches de vous, à vos amis, votre conjoint, votre entourage, et parlez-en c'est le meilleur moyen de se libérer de cette boule d'anxiété qui nous serre la poitrine et qui change notre vie du tout au tout.
Un jour à la fois nous apprivoisons ce qui nous attend, car on nous explique les détais des traitements.
J'avais très peur d'entrer dans le local de la chimiothérapie sans pleurer. M aintenant j'y vais depuis sans la moindre peur car les gens que nous rencontrons dans cet endroit sont des gens comme nous qui se battent et je peux vous dire que l'on parle de tout pendant nos traitements sauf du cancer. C'est convivial et les infirmières sont supers professionnelles, gentilles et nous avons du plaisir.
Encouragez-vous car tout s'apprivoise, même nos plus grosses peurs !