Ce matin je me sentais tellement fatiguée encore une fois, si ça n'avait été de mon rendez-vous chez la coiffeuse, rendez-vous qui a été pris il y a quelques semaines pour être certaine d'avoir de la place pour ma teinture avant Noël, je serais demeurée au lit à dormir et dormir..........!
J'étais si fébrile chez la coiffeuse, je me retenais pour ne pas pleurer en présence de ma coiffeuse qui appliquait ma teinture. Après que la teinture fût appliquée, j'étais si épuisée et si fatiguée, que je n'avais qu'une envie, dormir. Le café que j'ai bu au salon de coiffure n'a pas réussit à me sortir des vaps de la nuit.
J'ai une excellente coiffeuse et de plus, elle est gentille et nous nous confions de temps en temps une à l'autre. Plutôt moi qu'elle, mais il arrive aussi qu'elle parle aussi de sa vie. Lorsque tout fut terminé, elle m'a embrassée et prise dans ses bras avant de quitter.
Mon moral n'est pas au beau fixe, loin de la et en arrivant à la maison, je me suis effondrée en larmes. Je ne peux plus continuer à vivre ainsi, fatiguée et souffrante, c'est intolérable. Lorsque ma coiffeuse m'a prise dans ses bras, ça m'a tellement fait chaud au coeur, et au retour tout en pleurant et en parlant à mon mari je lui ai fait savoir que je recevais plus d'empathie de connaissances que de ma famille. Ce n'est pas normal tout ça et heureusement que je reçois cette empathie de ces personnes ainsi que de vous toutes. Heureusement que vous êtes là.
Si je vous disais que ma propre mère ne m'a pas téléphonée pour me souhaiter bonne fête la semaine dernière et pourtant elle le sait très bien que c'est mon anniversaire, que 2 jours après le sien. Ça m'a fait énormément de chagrin et on a tous et toutes besoin de notre mère. Voyez-vous je vous dis ça et pourtant ma fille n'a pas besoin de moi. Le 25 décembre ça fera 5 mois que nous n'avons pas vu notre fille. Moi qui croyait que le cancer la rapprocherait de moi, qu'elle ressentirait à nouveau des sentiments à mon égard, et ce n'est pourtant pas ce qui se produit. Toutes ces peines, me font mal, me stressent, et font de moi une femme malheureuse.
Le téléphone existe bien sûr, mais jamais elle ne me téléphone à moins d'une circonstance spéciale, comme à mon anniversaire. Nous avons les emails bien sûr pour se donner des nouvelles, mais ma charmante fille m'a recommandée avec insistance de ne pas lui écrire plus de 2 fois par semaine et ce, si je n'ai rien à lui reprocher. Parce que lorsque c'est nécessaire, je me permets lors de nos différends de lui exprimer le pourquoi de ces reproches que je lui adresse. Le faire face à face serait impossible parce qu'elle se ferme comme une huître et se fâche. Les emails sont le seul moyen que j'ai trouvé pour lui exprimer que parfois lorsqu'elle me fait mal, j'ai besoin de lui en parler pour tenter de l'attendrir.
Aujourd'hui n'en pouvant plus j'ai téléphoné à la clinique afin de savoir quelle date était mon prochain rendez-vous avec mon médecin avant Noël. La secrétaire n'avait reçu aucune directive de mon médecin sur ce sujet. Je lui ai donc demandé si elle pouvait me donner un rendez-vous et ce sera le 21 décembre, c'est loin parce que je me sens trop mal pour attendre jusque là. Je n'avais pas le choix et je l'ai tout de même pris. Elle m'a mise en communication avec l'infirmière qui s'est empressée de me dire qu'elle parlerait à mon médecin afin de lui transmettre mon message concernant ma médication qui ne me convient pas et qu'elle me rappellerait en après-midi. Je lui ai dit que même avec le Métadol, ma douleur après 6 jours n'étaient pas mieux et même pire, que je ne faisais que dormir et avoir mal et que ce n'était plus une qualité de vie adéquate. Lorsque je lui parlais je pleurais et elle avait peine à me comprendre. Je l'ai remerciée d'être à l'écoute et que j'attendrais son retour d'appel.
Elle m'a rappelée à 16h, et je dormais au moment de l'appel, je ne fais que ça dormir ça n'a plus de sens. Mon médecin a changé ma médication en retirant le Métadol, en augmentant le Neurontin de 1000 mg à 1400 mg par jour. Qu'il augmentait aussi le Fentanyl à 75 mg comme auparavant et en prescrivant un patch de 12 mg si je souffre trop. Je crois que ça ira mieux du côté de la somnolence, c'était le Métadol qui a vraiment amplifié ce grand besoin de dormir davantage.
J'ai discuté avec mon mari par la suite pour lui demander comment il trouvait cela avoir une femme qui ne fait que dormir. Je me fais du soucis pour lui parce que sa vie en prend un grand coup à être seul pratiquement toute la journée. Avant qu'il ne réponde quoi que ce soit je me suis permise de lui dire que le médecin me dirait sûrement de penser à moi avant tout, parce que pour le moment c'est moi qui a besoin de soin. Je tenais à ce qu'il me dise vraiment comment il se sent dans tout ça, et sa réponse a été celle que je pensais. Il comprend très bien et que pour lui si j'ai besoin de dormir, il l'accepte parce qu'il veut mon bien avant tout. Mais il a aussi dit que c'est parfois triste de me voir ainsi dormir et que ce serait préférable qu'il n'en soit pas ainsi pour qu'on puisse s'adonner à des activités ou autre chose pour bien remplir nos journées agréablement. Et je le comprends tellement.
C'est pour toutes ces raisons que je désire améliorer ma qualité de vie afin de pouvoir en profiter le plus possible. Et qu'aussitôt que les bonnes doses et les bons médicaments seront bien équilibrés je pourrai j'espère de tout mon coeur profiter de la vie plus qu'en ce moment. Je lui ai même dit que le portrait que je lui fais voir en ce moment ressemble au portrait que sera ma vie à la fin, dormir pour ne plus souffrir et être de moins en moins présente.