Le mois de novembre se termine, il a tout de même passé très rapidement et contrairement cette année, la belle température était au rendez-vous. Nous avons reçu un peu de neige dans les derniers jours et pratiquement pas de pluie, heureusement. Le soleil nous a honoré de sa présence pendant de nombreux jours.
Cela aide énormément à mon moral la belle température et surtout en novembre qui est souvent très gris et pluvieux.
De la mi-octobre à la fin novembre j'ai vécu énormément de stress avec les examens planifiés pour mon sein gauche, échographie ciblée, biopsie, mammographie et l'attente du résultat qui fut particulièrement long.
Je ne sais pas de quelle façon ça fonctionne pour vous, que vous soyez au Québec ou ailleurs, avez-vous le sentiment que l'on s'occupe bien de vous, autant sur le point physique que psychologique. L'un ne va pas sans l'autre, quand le physique ne va pas, le moral est toujours moins bon, ce qui est mon cas.
Nous avons un hôpital qui n'offre pas tous les services comme c'était le cas dans les années 70. C'est pour cette raison que plusieurs de mes examens se font à l'extérieur. Mon oncologue qui pratique depuis plus de 35 ans est fort occupé, il doit travailler dans 2 hôpitaux, parce que nous n'avons pas d'autres oncologues pour l'aider à alléger ses tâches. C'est pour plusieurs raisons qu'il n'a pas le temps de s'occuper en plus de l'oncologie, de la médecine traditionnelle comme par exemple la prescription de médicaments autres que les médicaments qu'ils prescrits pour le cancer. Nous devons pour ces prescriptions s'en remettre à notre médecin de famille.
Comme il nous quittera en avril prochain, je ne peux que le remercier de m'avoir pris en charge et avoir fait en sorte que mon cancer soit stabilisé. Je sais que c'est un très bon oncologue, que par contre son attitude n'est pas la meilleure du côté humain (patients à médecin) mais il sait ce qu'il a à faire pour nous guérir lorsque c'est possible. Dans mon cas le cancer est stabilisé, je n'ai pas eu de chance parce que les métastases osseuses ne se guérissent pas.
Nous n'avons pas la chance d'avoir ici plusieurs oncologues et nous devons composer avec un seul, et si on ne lui trouve pas de remplaçant, nous devrons aller nous faire traiter à l'extérieur, ce n'est pas souhaité et ça m'angoisse un peu tout de même.
D'avoir de plus en plus de douleur qui perturbe maintenant mon sommeil, je suis beaucoup plus fatiguée, j'ai moins d'énergie, je me renferme dans ma coquille et je désire juste dormir. À quoi bon être réveillée si la douleur ne cesse jamais.
Pendant les périodes où j'avais moins d'examen à passer, que mon physique allait mieux et qui me permettait d'accomplir des activités intéressantes, mon moral allait très bien et je dormais toute la nuit sans me réveiller. Ce n'est plus le cas maintenant, et cela m'affecte terriblement.
À la découverte de mon cancer le personnel médical en oncologie s'est très bien occupé de moi, je n'ai rien à redire. Maintenant que les chirurgies ont été pratiquées, que le cancer du sein a disparu suite à la chirurgie, je vois mon oncologue à tous les 4 mois et je reçois mon traitement d'Arédia qu'il me prescrit depuis l'annonce de mes métastases osseuses, en mai 2009.
Depuis que les traitements d'Arédia sont débutés, j'avoue que la douleur est présente depuis. Est-ce relié à l'Arédia mes douleurs? J'ose croire que l'Arédia est une partie de la cause de mes douleurs. Le timing est tout de même bon, mai 2009 début de l'Arédia et début des douleurs qui ne cessent de s'intensifier depuis.
Tous les membres du personnel médical qui s'occupe d'administrer l'Arédia sont tous unanimes à dire que les patients ont toujours très hâte à leur prochain traitement parce qu'il soulage leur douleur. Je suis donc un cas particulier parce que moi ce n'est pas mon cas.
J'ai discuté de cela avec mon oncologue, je voulais qu'on arrête le traitement et il n'a pas voulu parce que c'est un traitement très bon pour les os et particulièrement dans le cas de métastases osseuses. Que ce n'est pas encore prouvé à 100%, mais il paraîtrait que l'Arédia serait très efficace pour résorber les métastases. Je dois avouer qu'il a raison parce que depuis le début du traitement il y aura bientôt 4 ans, mes métastases n'évoluent plus. Et si ce n'est pas prouvé que ce soit l'Arédia qui est la cause de mes douleurs, je ne veux en aucun cas cesser le traitement si c'est lui qui a fait en sorte d'empêcher les métastases d'évoluer.
Malgré les Patchs de Fentanyl, le Neurontin, le Tramacet en entre-dose, les relaxants musculaires si besoin, mes douleurs ne cessent de s'intensifier et je ne crois pas que ce soit vrai que l'on puisse alléger la douleur considérablement pour me permettre de vivre plus "Normalement" Si la médecine est incapable d'enrayer ma douleur alors que les métastases n'évoluent pas, de quoi ça aura l'air à la fin de ma vie la douleur? Je peux vous répondre tout de suite, ce sera l'enfer, invivable, ce sera invivable, je souffrirai énormément et j'ai peur, parce que je ne suis même pas soulagée en ce moment.
Il y a des jours où je crois que la fin est proche, je n'ai plus de plaisir à vivre malgré mon désir de vivre très longtemps mais sans douleur. La douleur est trop importante pour que je puisse vivre de belles journées, de continuer à voyager. Présentement mon corps est meurtri par la douleur et mon moral n'est pas à son meilleur.
Il ne me reste qu'à espérer qu'on trouvera la solution pour remédier à ces douleurs infernales. Il est vrai que je n'ai pas de médication encore très puissante, et je dois envisager qu'on trouvera les bons médicaments pour me permettre d'avoir une vie plus agréable, sans douleur et trop dormir pour être le plus souvent possible avec mon conjoint qui est laissé seul à lui-même depuis que ce cauchemar de douleur est entré dans notre vie.